« Le métier de la copropriété devient plus compliqué »

Entre la direction de son cabinet, l’un des plus anciens du Val de Marne, son rôle de délégué de la Chambre FNAIM ainsi que de la Caisse de garantie, Eric Nessler a pris le temps de nous recevoir pour évoquer en toute franchise de son métier.

Pouvez-vous nous présenter le cabinet Nicolas ?

Eric Nessler

Le cabinet nicolas a été fondé par michel nicolas en 1958. C’est donc une ancienneté de 53 années. Il compte une douzaine de collaborateurs auxquels s’ajoutent des jeunes en contrats d’apprentissage, de qualification ou de professionnalisation. J’insiste là dessus car nous faisons ces contrats depuis une vingtaine d’années et 80 ou 90 % des jeunes en contrat sont embauchés ensuite ! Nous sommes spécialisés sur le Val de Marne sur la copropriété, la location et la transaction.

Quelles sont les situations respectives de vos trois métiers ?

Sur la copropriété, je suis comme de nombreux confrères, je trouve que c’est de plus en plus difficile. Les gens réclament de plus en plus de services, de 8 heures à 22 heures, 7 jours sur 7. Je trouve ainsi des appels sur le répondeur où les gens s’étonnent qu’on ne soit plus présents à certaines heures! Sinon, à la Fnaim, nous nous battons avec le Président, Gilles Ricour de Bourgies pour faire de plus en plus connaître les garanties de copropriété avec la Fnaim car l’absence de garanties financières ou bancaires sérieuses peut causer de très graves torts aux copropriétaires.

Sur la gestion locative, nous avons des soucis avec certains locataires. Ce n’est certes pas nouveau, mais le phénomène s’amplifie un peu avec la crise. Les propriétaires demandent d’ailleurs de plus en plus une garantie de loyer. avant, un sur trois faisait cette demande. Désormais, c’est au moins deux sur trois ! Au niveau de la transaction enfin, les choses ont beaucoup changé : en 2008 – 2009, les transactions ont chuté de plus de la moitié ! Nous étions en effet passés de cinq à six ventes par mois à deux ventes ! en 2010, les ventes ont repris et le premier semestre 2011 s’annonce bien.

Cette zone Ivry / Vitry / Villejuif où vous êtes spécialisés connaît plutôt un engouement.

Les gens viennent sur ivry pour le prix. C’est vrai qu’à Paris, avec un budget de 300 000 euros, on ne peut acheter qu’une trentaine de m2.

✓ Les gens considèrent qu’être à 10 minutes de Paris n’est pas gênant quand on peut avoir le double de surface...

A Ivry, même avec l’augmentation des prix, on aura facilement 60 ou 70 m2. Les prix à Ivry se situent autour de 4000 euros le m2, voire 5000 m2 pour les super produits genre loft. Finalement, les gens considèrent qu’être à 10 minutes de Paris n’est pas gênant quand on peut avoir le double de surface.

Votre clientèle a donc considérablement changé et votre métier aussi ?

Bien sur, elle a beaucoup changé. les budgets, les demandes ne sont plus les mêmes. nous avons un public diffèrent, pas forcément plus simple. Par exemple, la clientèle des lofts peut être plus compliquée à gérer dans leur démarche, dans leur vision de la copropriété. Il y a cette volonté d’entretenir son bien tout en négligeant les parties communes.

Justement vous êtes dans ce cabinet depuis 25 ans, comment votre métier a évolué ?

Je suis effectivement rentré au cabinet en 1986 que j’ai racheté ensuite voici 13 ans. le métier de la copropriété devient plus compliqué. Les clients demandent de plus en plus de choses dans le contrat de syndic. Ce contrat a d’ailleurs été revu plusieurs fois par le législateur. A la Fnaim, nous nous sommes mis un point d’honneur à le mettre en place voici déjà 3 ou 4 ans. le problème est que ce contrat est lourd d’une dizaine de pages sans contreparties financières. les tarifs n’évoluent plus. au temps du franc, les prix atteignaient 600 ou 700 francs du lot par an. aujourd’hui, nous sommes à 120 euros, alors que les prix ont augmenté, les salaires aussi ! et les gens en veulent toujours plus ! D’ailleurs, il y a 20 ans, tout le monde disait que 4 ou 5 grands groupes allaient se partager le marché de la copropriété et les indépendants disparaître. aujourd’hui, c’est l’inverse et 90 % de nos nouveaux clients ont quitté des groupes pour des questions de services. Ils veulent un syndic indépendant, à taille humaine, avec certes la garantie Fnaim mais qui ne fasse partie d’aucuns groupes. En revanche, je souhaite que les gens deviennent raisonnables. A force de vouloir rogner sur les prix, ils vont perdre en qualité et en garantie. ils ont aujourd’hui moins de soucis à voter un ravalement
très cher qu’une augmentation du syndic de 2 ou 3 % ! Parfois, je me demande comment le métier va évoluer et je suis un peu inquiet.



Cabinet Nicolas
100, avenue Georges Gosnat
94200 - ivry Sur Seine
14 collaborateurs
• Administration de biens
• Location
• Transactions
Tél. : 01 46 72 55 36
www.sas-nicolas-immobilier.fr