« Comme de bons et de mauvais syndics, il y a de bons et de mauvais clients »

C’est dans un immeuble discret du XIIème arrondissement que nous rencontrons Patrick Mas. A la tête d’un cabinet qui a su garder sa taille humaine, il nous fait part de ses réflexions sur le métier d’administrateur de biens et de syndic.

Pouvez-vous nous parler du cabinet Mas-Rocher que vous dirigez ?

Mas-Rocher

le cabinet mas-rocher est issu d’un autre cabinet appelé autrefois mazerie-rocher, dans le vième arrondissement. a sa tête se trouvait monsieur Mazerie qui était architecte. il avait construit beaucoup d’immeubles au début du siècle et en assurait la gérance. mon beau-père monsieur Rocher s’est associé et à son décès, en 1985, j’ai repris le cabinet. Le cabinet « mas-rocher » existe en lui-même, avec ce nom, depuis le 1er janvier 1989, du fait de la scission avec un autre associé parti fonder son propre cabinet. nous sommes principalement administrateur de biens et nous faisons du
syndic un peu par obligation. Le travail sur l’administration de biens s’est en effet réduit. Les règles de succession imposant de plus en plus aux héritiers de vendre des
parties d’immeuble… Nous faisons donc moitié gérance, moitié syndic. Nous faisons un petit peu de transaction en location, principalement pour les biens que nous gérons. Nous ne cherchons pas à démarcher des portefeuilles de location. Contrairement à certains confrères, nous ne faisons pas non plus d’assurance.

J’entends comme un regret lorsque vous évoquez la diminution du travail d’administration de biens ?

Oui, car la gestion d’immeubles est plus facile en terme de relation humaine. il n’y a qu’un interlocuteur qui prend la décision pour l’ensemble. La copropriété nécessite une assemblée générale par an qui décide avec parfois des conflits internes. C’est plus compliqué. La gestion d’immeuble est vraiment une relation de confiance entre un client et un administrateur de bien.

Ce relationnel est très important pour vous qui restez un cabinet de taille très humaine…

Tout à fait, nous sommes huit personnes, moitié en gérance, moitié en copropriété. Nous avons approximativement 80 immeubles en copropriétés qui représentent 1600 lots. Ce sont des petits immeubles haussmanniens classiques.

Ce relationnel est très important pour vous qui restez un cabinet de taille très humaine…

Tout à fait, nous sommes huit personnes, moitié en gérance, moitié en copropriété. Nous avons approximativement 80 immeubles en copropriétés qui représentent 1600 lots. Ce sont des petits immeubles haussmanniens classiques.

✓ Il vaut mieux un petit chiffre d’affaire et un bon bénéfice qu’un gros chiffre d’affaire et des pertes…

Nous gérons peu de grands ensembles car ce n’est pas notre métier. Nous restons principalement sur Paris. Nous avons très peu de lots en banlieue.

Par rapport aux géants du secteur et même par rapport aux gros « indépendants », vous faîtes figure presque de petit artisan.

C’est justement ce qui nous distingue ! Le service rendu et la proximité sont nos marques. Nous entretenons des liens de confiance très forts avec nos clients. Je récupère souvent des immeubles des grands groupes. Un reproche est constamment
fait à ses gros cabinets : le service de gestion, le service copropriété et la comptabilité ne communiquent absolument pas. Quand les gens viennent ici, ils voient le chargé
de copro, le chargé de gérance et les informations passent. C’est cela que les propriétaires recherchent. Nous connaissons nos clients. Ils ne sont pas de simples numéros de compte mais des clients à part entière. C’est là notre différence.

Cherchez-vous à grossir ?

Non, nous récupérons parfois des immeubles et cela nous permet surtout de donner notre démission face à des clients ingérables. C’est un vrai luxe mais quand les propriétaires sont trop pénibles, nous les quittons. nous n’avons pas besoin de grossir ni par le rachat de cabinet, ni par l’acquisition de portefeuilles. avec cette taille, je maîtrise la totalité des dossiers. Trop gros, je ne pourrais pas tout vérifier. Je devrais déléguer. Nous avons la taille optimale. Nous pourrions prendre quelques immeubles en plus en gérance. Il faut faire attention à ne pas augmenter le chiffre d’affaire et compromettre notre rentabilité. Il vaut mieux un petit chiffre d’affaire (600 000 euros NDR) et un bon bénéfice qu’un gros chiffre d’affaire et des pertes…

Les copropriétaires se plaignent de leur syndic. Vous vous plaignez de certains copropriétaires…

On a le sentiment d’une situation de blocage. vous avez raison. Il y a de bons clients et de mauvais clients comme il y a aussi de bons syndics et de mauvais syndics. C’est comme pour tous les métiers. Personnellement, il y a des immeubles que je gère depuis 25 ans, malgré les changements de propriétaires. Une relation de confiance s’est bâtie. apparemment, ces copropriétaires ne sont pas mécontents de nous. Par contre, je ne vous cache pas que nous reprenons parfois des immeubles que des « confrères » ont laissé en triste situation. La comptabilité n’a pas été tenue. Les assemblées n’ont pas été faîtes. Tout n’est pas noir d’un côté, ni blanc de l’autre.

 

Cabinet Mas-Rocher
8 employés
• Administration de biens
• Syndic de copropriétés
55, rue de Lyon - 75012 Paris
Tél : 01 53 02 92 20
Fax : 01 53 02 92 21
cabinet@mas-rocher.fr